jeudi 3 juillet 2008

Gatineau dans le Soleil

Gatineau : francs-tireursGatineau joue d’audace en ouvrant pour DumasDavid CantinLe SoleilQuébecGatineau ne passe sûrement pas inaperçu dans le paysage musical québécois. De retour d’une tournée de 14 villes en France, le quatuor rap alternatif joue d’audace en ouvrant pour Dumas au Festival d’été. Tout un défi en perspective.Avec son mélange hybride de textes en joual et de rock décapant, on compare souvent Gatineau à une version contemporaine d’Aut’ Chose (le groupe de Lucien Francoeur). Toutefois, ces Montréalais se situent peut-être davantage quelque part entre Loco Locass (moins le côté politique) et les Beastie Boys. Une chose est certaine, des titres comme Pawnsheüp et The Christ Is Right ne laissent personne indifférent.En entrevue téléphonique, Keük (bassiste et principal compositeur du groupe) préfère ne pas apposer d’étiquette à la musique de Gatineau. «Pour nous, ça reste un mélange de toutes sortes d’influences. Il y a le côté joual qui ressort évidemment, mais c’est beaucoup une question d’énergie. On se donne à fond en spectacle et ça joue sur le fait que les gens accrochent ou pas.» En Europe, la réaction a été plutôt positive dans l’ensemble. «Au départ, le public ne sait pas trop quoi penser. Par contre, après quelques chansons, ce n’est plus la langue qui gêne. Il y a le côté festif du projet qui rejoint un peu tout le monde. La plupart sont plutôt réceptif à la puissance du truc ».Sur son premier album éponyme, on peut dire que la formation tente de raffiner sa formule. «On voulait que le disque soit un gros trip d’audiophile, avance Keük. Tu retrouves pas mal de densité dans la musique. Il fallait aussi conserver le côté brut et malpropre de nos spectacles. On cherche toujours à être au service des chansons. Le but n’est pas de mélanger les genres afin de créer un simple effet de surprise. Il y a un respect pour la culture hip-hop, mais dans un contexte où le rock et la pop font aussi partie intégrante de notre bagage musical.»Lorsqu’on questionne le musicien et réalisateur sur la place que Gatineau occupe dans le contexte actuel, il prend déjà un peu de recul. «Un groupe comme Loco Locass a ouvert la porte à Gatineau. À mon avis, les Ferland, Francoeur, Plume, Desjardins, Bélanger et Boucher sont également des influences sur le plan poétique. Au fond, Gatineau suit un peu dans cette lignée.» Avec la réédition du simple L’intégralll à l’automne et d’autres dates prévues en Europe, Séba (ou MC Brutalll), Capt. Keük, Burne Macpherseünde et Dom Hamell n’ont sûrement pas dit leur dernier mot.