lundi 5 novembre 2007

Entrevue avec le JournaLLL de MontréaLLL

Il existe deux Philippe Renault(d) et tous deux sont critiques et journalistes musicaux. Pour ne pas les confondre, disons que l'un d'eux écrit pour le Journal de Montréal, Philippe Renault et l'autre, Philippe Renaud, pour La presse.

Le premier a écrit ça dans le cahier week-end du journal de Montréal:

Le jeune groupe s’était fait bien des amis au cours des derniers mois avec la sortie du EP L’intégralll.
Maintenant, avec en main un premier album complet, il s’apprête à aller chercher un nouveau public assoiffé de rap corrosif qui rocke.

Cette jeune formation, qui s’est avérée un point d’attraction du dernier Festival de musique émergente, se dit consciente que ce nouvel album leur permettra d’atteindre un autre niveau dans l’industrie du disque.

«Ce disque permet d’étaler davantage nos influences au lieu de tout compresser en cinq tounes. Ça fait aussi en sorte que nous pouvons maintenant être considérés comme un band officiel pour d’éventuelles tournées, car au Québec, le format mini-album n’existe pas vraiment aux yeux des décideurs», souligne Séba, qui signe les textes de Gatineau.

«Nous pouvons aussi raconter plus des histoires. Ce n’est pas un album concept, mais il y a un certain parcours », ajoute Keük, le compositeur.

«De cette façon, Dégage (qui met en vedette la voix de Gisèle Webber de Hot Springs dans un texte plutôt cru) répond à Love Song. On sait alors d’où vient ce côté amer», relance Séba.

SE DÉMARQUER
Cette démarche, additionnée d’une instrumentation riche et variée et de structures de chansons qui sortent des sentiers battus du hip-hop, permet au groupe de se démarquer de ses pairs. «Ça se veut du vrai hip-hop, mais les quatre membres ensemble apportent chacun leurs influences. Et en jouant des instruments, ça nous permet d’aller ailleurs en show.

«Si ça lève, on transforme la toune et moi je suis au vocal. On se démarque par nos structures et par le fait que nous pouvons jouer avec les intensités», note Séba.

«C’est vrai que c’est un peu le format hip-hop au départ, mais en plus, nous avons nos pulsions à certains moments. Il y a de la programmation à la base, mais c’est plus qu’un truc de souris. L’électro est là en background au lieu que nous soyons pognés avec», renchérit Keük.

DE LOURD À LUDIQUE
Et avec 17 chansons sur un disque, Gatineau peut se permettre d’aller dans plusieurs directions dans les tons abordés, offrant autant des textes sombres que des titres légers.

«Une chanson comme Back in the Days permet de rentrer dans Éléphant (inspirée du long métrage du même nom, qui fait référence à la tuerie de Colombine). Nous passons du lourd au ludique», explique Séba.

DÉJÀ L’EUROPE
Toute cette intensité scénique qui fait déjà la renommée du quatuor sera palpable à Montréal le 1er décembre au Cabaret du Musée Juste pour rire, lors de leur rentrée montréalaise.

Il s’agira ici début d’une série de représentations qui les mèneront tant dans les diverses régions québécoises qu’en Europe.

«Nous allons participer aux festivals Garorock et De l’oxygène dans les oreilles en France. C’est que lors du FME, le gars qui s’occupe de ces événements a vu notre show. Il était content parce qu’il cherchait un band de hip hop différent de ce qui se fait en ce moment», raconte Keük.

Chantant en joual, ces jeunes artistes ne s’en font pas outre mesure pour la compréhension de leurs textes. «On tient à nos textes, même si les gens ne comprennent pas. L’important n’est pas les paroles, mais l’énergie qui s’en dégage.

Quand j’ai commencé, je jouais avec le drummer de God Speed You! Black Emperor, devant des anglophones. Les gens pensaient que je chantais en allemand et adoraient ça!» relate Séba.